Les dangers des régimes : carences et déséquilibre nutritionnel au menu
En 2010, selon la seconde étude individuelle nationale des consommations alimentaires réalisée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), 23,4 % des Français de plus de 18 ans déclaraient suivre ou avoir suivi un régime amaigrissant. Et depuis, le phénomène a pris de l’ampleur, il suffit pour cela de regarder les réseaux sociaux (Facebook et Instagram en tête d’affiche). Face à l’engouement des Français pour les régimes, nous avons souhaité aller plus loin et montrer que faire un régime n’est pas une chose anodine qui se décide sur un coup de tête et que tous les régimes ne sont pas bons pour la santé et peuvent même être dangereux.
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Carences et déséquilibre nutritionnel au menu pour les régimes
Nous sommes désolés de vous le dire comme ça, mais tous les régimes amincissants sont inefficaces pour perdre du poids sur le long terme. Et pire, ils sont nombreux à être dangereux pour votre santé car ils entraînent, tous, des déséquilibres nutritionnels, dont les conséquences peuvent être plus ou moins graves. C’est en tout cas ce qu’en conclût une enquête qui s’est déroulée sur une année complète, d’un an de l’ANSES. En effet, quel que soit le régime alimentaire que vous avez décidé de suivre, les apports nutritionnels conseillés (ANC) ne sont quasiment jamais respectés : dans 80 % des cas, les apports en protéines sont supérieurs aux recommandations ; dans plus de 50 % des cas, ce sont les apports en lipides qui sont trop élevés ; et dans la quasi-totalité des régimes pour les apports en glucides. De plus, ce sont tout de même 8 régimes sur 10 qui conduirait à des carences en fibres, en vitamines et en minéraux… Rien de bien gai…
Si l’on regarde de plus près les résultats de l’étude INCA2, on observe davantage ce déséquilibre nutritionnel dans l’assiette des Français, qu’ils soient au régime ou non. En moyenne, on retrouve dans leur assiette44 % de glucides, 39 % de lipides, et 17 % de protéines, soit beaucoup trop de lipides et pas assez de glucides et de fibres. En ce qui concerne la consommation de fruits et légumes, elle est toujours insuffisante, notamment chez les adolescents. Ainsi, on en conclut donc que les Français ne savent pas encore très bien ce qu’est une bonne assiette équilibrée. Et cela est empiré lorsqu’ils décident de se lancer dans un régime amincissant…
Des problèmes en voulez-vous ? En voilà !
Les dangers des régimes ne s’arrêtent malheureusement pas aux seules carences alimentaires ; et les conséquences peuvent être bien plus graves, notamment pour le métabolisme du corps. Les risques les plus fréquents pour les personnes se lançant dans un régime amincissant sans suivi médical sont :
- La perte de masse musculaire plutôt que de la masse graisseuse et donc des faiblesses qui apparaissent au quotidien : on a beau dormir, on se sent plus souvent fatigué, moins motivé. Une vraie « loque » humaine…
- Les carences en calcium, que l’on rencontre en suivant certaines régimes alimentaires qui prônent la suppression des produits laitiers de l’alimentation, fragilisent les os et peuvent conduire à des fractures.
- Les régimes hypocaloriques, quant à eux, peuvent avoir des impacts sur le rythme cardiaque et augmenter les risques cardiovasculaires. A 30 ans, il serait dommage de faire un AVC sans raison apparente, non ?
- La quasi-totalité des régimes, par le changement d’alimentation parfois trop radical, provoquent des troubles digestifs qui peuvent aller de la simple constipation (sauf que quand on est constipé une fois toutes les deux semaines, ça n’est plus très « drôle ») au risque accru de cancer du colon?Tout ça, c’est à cause des fibres ! Ou plutôt, du manque de fibres, justement !
Les troubles alimentaires ne sont jamais bien loin…
Que ce soit à la télévision, dans les magazines, sur les affichages publicitaires ou tout simplement dans la bouche de notre entourage, le diktat de la minceur est partout et nous pousse à un culte du corps exagéré… Au point où l’on devient obsédé par son apparence physique et jamais satisfait de ce que l’on voit dans le miroir. Quand on pèse 50 kg et que l’on a l’impression d’être obèse et de devoir encore perdre 10 kg, c’est qu’on a atteint la limite à ne pas franchir…
Quelle limite ? Celle des troubles du comportement alimentaire (TCA), avec toute sa panoplie de beaux noms : l’anorexie mentale, la boulimie ou encore l’orthorexie. Profitons de les évoquer pour faire un petit rappel sur ces TCA, afin de mieux les identifier et surtout de les différencier les uns des autres :
- L’anorexie mentale : besoin de toujours maigrir plus.
- La boulimie : ingestion, en un laps de temps très court, d’une très grande quantité d’aliments, sans faim ni plaisir, avec une impression d’une perte de contrôle complète.
- L’orthorexie : obsession de l’alimentation saine.
Cette liste n’est pas exhaustive, il ne s’agit-là que des TCA les plus connus. Mais, quel qu’il soit, c’est la société, en privilégiant l’idéal de la minceur et de la maîtrise obsessionnelle de son alimentation, qui est en partie responsable de la majorité des troubles alimentaires. Aussi, il est important de ne pas sombrer dans les méandres des régimes, dont on ne trouve la porte de sortie qu’après un passage quasi-obligatoire par la case « TCA »… Il s’agit-là de la principale raison pour laquelle il est recommandé de consulter votre médecin traitant avant de se lancer dans un quelconque régime.
Et finalement, on reprend tout !
Trop souvent, les pratiques imposées par les régimes n’étant pas « naturelles » et « spontanées », notre corps (et notre tête) ne s’y habitue jamais et, une fois, la période de régime terminée, les kilos pointent très rapidement de nouveau le bout de leur nez… En effet, toujours selon l’ANSES, 80 % des personnes reprennent le poids perdu dans l’année qui suit la fin de leur régime amincissant, voire en reprenne plus qu’elles n’en avaient avant de faire ce fameux régime. Tant d’efforts pour finalement aucun résultat.
Sauf que, dans ce cas, nous sommes nombreux à décider de suivre un nouveau régime (pas le même bien entendu) afin de perdre à nouveau les kilos accumulés. C’est un véritable cercle vicieux et le début de l’effet yo-yo. Si le fameux effet yo-yo (je perds du poids, je prends du poids, je reperds, je reprends…) n’est pas beau à voir physiquement ; de par les vergetures qui viennent s’installer sur notre corps, il est surtout à l’origine de surpoids, d’obésité et de dépression. Pas sûr que ce soit nos objectifs lorsqu’on commence un régime amincissant… En effet, la succession des régimes peuvent causer un surplus de poids qui peut conduire à une reprise de plus de 20 % de son poids d’origine et dans certains cas à devenir obèses.